Finale Nationale
RAP
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BLACK JEEZ // FINALISTE NANTES
@blackjeezofficielChampion de France en titre de la battle End Of the Weak à 25 ans, le rappeur nantais Black Jeez, originaire de Côte d’Ivoire, voit son univers musical tiraillé entre deux personnalités aux antipodes l’une de l’autre. Le Zedj est un kickeur technique aux rimes acérées, professionnel de l’egotrip cinglant. Face à lui, le Zedji laisse parler son âme dans des flows plus mélodieux, des textes sincères et une sensibilité affichée. En plus de la sortie de plusieurs singles avant celle de son album d’ici la fin de l’année, le rappeur assurait en mai la première partie de Kerchak au Stereolux, à Nantes.
Plutôt egotrip ou storytelling ?
Storytelling, je préfère raconter des trucs dans mes textes.
Le projet dont t’es le plus fier ?
Ma musique en général car je suis fier de chacune de mes sorties, elles me permettent d’évoluer. En plus de cela, j’ai mon premier projet qui arrive bientôt et il va en choquer plus d’un.
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GULIEN // FINALISTE ROUBAIX
@gulien_offRappeur lillois de 29 ans, Gulien mêle l’efficacité de sa plume et de son flow dans un style Old School sarcastique et tranchant. Il déploie dans sa musique un univers horrifique, regorgeant de punchlines assassines, qu’il poussait à l’extrême cette année dans Danse macabre, son second projet. Son rap énergique l’a conduit en finale des Buzz Booster deux années consécutives, et il est actuellement suivi par la Brigade d’Intervention Culturelle.
L’album ou l’artiste qui t’a donné envie de rapper ?
The Marshall Mathers LP d’Eminem. Je l’ai découvert quand j’avais 10 ans et je l’écoute toujours aujourd’hui. Pour moi, c’est son meilleur album. Mention spéciale pour les morceaux « Kill You » et « Who Knew ».
Le projet dont t’es le plus fier ?
Danse macabre, mon dernier EP. J’ai travaillé avec de nouveaux producteurs (Lucci’, Al 777, Le Chroniqueur Sale…) et ça a fait la diff’, j’ai pu me concentrer sur l’écriture et affiner ma D.A. J’en suis vraiment fier, j’ai réussi à faire exactement ce que je voulais.
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SOPHIEANNE // FINALISTE PARIS
@33sophieanneParmi les talents les plus prometteurs de l’underground parisien, Sophieanne se démarque par un flow dynamique, des textes denses et éclectiques, et des lunettes de soleil roses qui donnent au rappeur la même touche de légèreté qui caractérise sa musique. À 21 ans, il est l’un des représentants de la New Wave du rap français, et a remporté cette année de nombreuses compétitions dont l’URBN Festival Contest, les Pull Up Sessions de Damn Corp et le GOAT d’A2H.
Plutôt egotrip ou storytelling ?
Storytelling. Parce que raconter des histoires c’est l’un des meilleurs moyens de transmettre des émotions et des enseignements.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffé ?
Récemment le concert de Yamê m’a traumatisé. Il a une identité très forte, et une musicalité hyper originale qu’il place au centre de son art.
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PHILLY // FINALISTE LYON
@philly_vinzLe rappeur Philly, originaire du sud de la France, commence la musique par passion, mais également au nom de la « beauté de la rime ». Bien qu’inspiré avant tout par le rap Old School, il s’adapte à tous les styles et ambiances, et laisse le désir de partager ses mots guider sa voix ou son crayon – étant aussi amateur de graff et de dessin. Dernièrement, on entendait l’aisance de son flow et ses rimes multi-syllabiques à l’antenne de Micadam, l’émission Hip Hop hebdomadaire de Radio Canut, à Lyon.
L’album ou l’artiste qui t’a donné envie de rapper ?
Si je dois n’en citer qu’un c’est Népal, un artiste exceptionnel autant dans les lyrics que dans l’émotion et la polyvalence.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffé ?
Le dernier album de Keroué, CANDELA, une grosse claque, j’écoutais beaucoup Kéroué par le passé mais là je n’étais pas prêt.
DANSE
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FATIMA CAMARA // FINALISTE NANTES
@fati_cmrDès son enfance en Guinée, Fatima Camara s’exerce aux danses africaines, et découvre le Hip Hop plus tard, en Italie. Âgée de 30 ans aujourd’hui, elle vit à Nantes et enseigne l’italien ; en plus d’être membre du collectif féminin Atypik et d’avoir participé aux battles Hip Opsession à deux reprises, en 2020 et 2023. Entre House Danse, Hip Hop New Style, danses traditionnelles africaines et Capoeira, son style s’imprègne de chacune de ces expériences personnelles et artistiques pour en tirer l’énergie et l’hybridité qui le caractérisent.
Quand tu danses, t’enlèves le masque ou tu joues un personnage ?
Il y a moi, le conscient, l’inconscient, le masque… ça dépend des musiques. J’interprète des personnages pour m’adapter à la musique : c’est elle qui me dit quoi faire.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffée ?
Une expo de Fela Anikulapo-Kuti à la Philharmonie : Rébellion Afrobeat. Je suis influencée par les danses africaines, et elle m’a encore fait comprendre l’importance d’être fière de ses racines, d’aller creuser encore plus loin dans ses inspirations.
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PETIT ÉCUME // FINALISTE ROUBAIX
@petit_ecumePetit Écume, âgé de 26 ans, découvre l’électro, le krump et le break à l’adolescence. Ils motivent son apprentissage de la danse en autodidacte, qu’il complète par deux années de recherche chorégraphique aux États-Unis. Aujourd’hui, l’artiste originaire de Lille mêle ces influences et les réinvestit dans un style expérimental, résolument sien, dont les contorsions semblent l’affranchir de la gravité.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffé ?
Le dernier Spider-Man animé c’est une dinguerie. La soundtrack est entre l’orchestre et l’électro : dès que je suis sorti du ciné je l’ai cherchée et j’ai commencé à m’entraîner dessus.
Ton personnage de fiction préféré ?
Guts de Berzerk, il a une vraie dualité entre l’angélisme et le démonique dont je m’inspire pour ma danse : les expressions du visage, les postures, etc.
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CANDYMAN // FINALISTE PARIS
@candyman_badnessOriginaire du Congo, Candyman arrive à Paris à l’adolescence et y découvre la danse au lycée Turgot. Il se spécialise rapidement en battle Hip Hop, et remporte de nombreuses compétitions internationales comme le Juste Debout 2018 en locking, ou le Street Dance Kemp en house. À 29 ans, le danseur est aujourd’hui membre de deux groupes, Ruban Rouge et Badness ; et s’investit dans l’enseignement de la danse via sa plateforme de cours en ligne « Le Loft Dance Online ».
Quand tu danses, t’enlèves le masque ou tu joues un personnage ?
Cela dépend du moment, cela peut être un exutoire, une manière de se défouler ou juste un jeu où on donne au public ce qu’il veut voir.
Le projet dont t’es le plus fier ?
Le Loft Dance Online, plateforme de cours de danse en ligne créée pendant le confinement, et le premier vrai projet entrepreneurial que j’ai lancé. Juste le fait d’être allé au bout de ce projet représente l’achievement dont je suis le plus fier.
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AISI // FINALISTE LYON
@itsj_yceAisi débute l’apprentissage de la danse dès son adolescence, en Chine. Les écoles, concours et spectacles dont elle nourrit sa formation la mènent dans plusieurs pays d’Europe, ainsi qu’en Amérique. Elle forge un style expérimental, inspiré de nombreux éléments de la culture Hip Hop, et prend part au travail de diverses compagnies françaises. En 2021, elle collabore avec la Cie Black Sheep à l’occasion de la Biennale de la danse à Lyon.
Ses impressions sur la finale : « Pour nous les danseurs, c’était même pas un battle, mais du partage. C’était impressionnant avec Petit Écume (le second finaliste) parce qu’on se connaissait pas, et pourtant notre univers se ressemble. J’ai senti beaucoup d’amour, une bonne énergie tout au long de la journée. »
STREET ART
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RATZ ONE // FINALISTE NANTES
@zetaroneOriginaire du Mans et graphiste de formation, Ratz One débute le graffiti à Rennes durant ses études. Si sa passion le suit à Nantes, où il réside, ce n’est qu’après un voyage en Amérique du Sud – durant lequel il réalise des fresques en échange du gîte – qu’il décide de vivre de son art. Depuis, l’artiste de 35 ans travaille beaucoup à la bombe et croise le graff à d’autres genres qu’il découvre lors de ses explorations. Sensible aux effets du temps sur la matière, il fait usage de matériaux de récupération pour intégrer cette réflexion à son œuvre.
L’œuvre ou l’artiste qui t’a donné envie de peindre ?
C’est plutôt le mouvement en lui-même qui m’a donné envie de peindre. J’ai découvert le graffiti dans les magazines, car j’ai grandi à la campagne et que je ne connaissais pas ça.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffé ?
Je viens d’aller voir Spiderman : Across the Spiderverse et comme pour le premier film, la qualité graphique et l’animation m’ont bluffé. Réussir à mixer aussi bien autant de styles graphiques ensemble, c’est ouf.
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REAPHE // FINALISTE ROUBAIX
@r.e.a.p.h.eL’artiste peintre et graffeur Reaphe, originaire de Tourcoing, pratique le graffiti depuis plus de vingt ans. Autodidacte, il trouve sa griffe dans une peinture abstraite et un geste spontané, à travers lesquels il cherche à harmoniser formes, couleurs et textures. Aujourd’hui âgé de 38 ans, il expérimente dans son atelier, à Lille, les différents outils et supports qui s’offrent à lui, avant de mettre son art au contact du monde dans les friches et bâtiments abandonnés de la région.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffé ?
La danse au concours Hip Hop Talents à Roubaix ! La gestuelle de Petit Écume me fait réfléchir à mes propres mouvements. Et je ne dis pas ça parce qu’il a gagné !
Le projet dont t’es le plus fier ?
Actuellement je fais une collaboration avec une pâtissière qui s’appelle « Je m’occupe du dessert », avec qui on croise les univers de la cuisine et de la peinture. Mais ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir changé de projet pro après 10-15 ans en salariat. On a qu’une vie, il faut tenter des choses.
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RAST // FINALISTE PARIS
@artisterastÂgé de 30 ans, le street artiste Rast débute le graff et le lettrage à l’adolescence. Il se spécialise plus tard dans la réalisation de fresques-portraits, caractérisées par leurs traits minutieux et texturisés, leurs couleurs vivantes et l’empathie qu’elles dégagent à l’égard de leur modèle – le plus souvent des inconnus rencontrés lors des voyages de l’artiste. Exposé en France, aux États-Unis, à Puerto Rico et au Mexique, il participe également cette année au festival RenArtWlk, dans l’Indiana.
L’œuvre ou l’artiste qui t’a donné envie de peindre ?
C’est les grands de mon quartier qui peignaient sur les terrains vagues qui m’ont donné envie. À l’époque le graph était vraiment contestataire, si ç’avait pas été illégal je crois que j’aurais jamais commencé.
Plutôt figuration ou abstraction ?
Figuration car je fais des portraits. Après j’y ajoute ma touche : depuis l’an dernier je motorise mes fresques. Pour moi, mon œuvre n’est terminée que si elle bouge réellement sur le mur.
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DANO MASALA // FINALISTE LYON
@danomasalaOriginaire des Lilas, en banlieue parisienne, Dano Masala vit une enfance tiraillée entre les paysages urbains de son quotidien, et les villages indiens dans lesquels l’emmènent ses parents. En parcourant l’Asie par la suite, il construit une créativité fondée sur la croisée de ces deux imaginaires, et l’applique par la suite dans des études d’art menées à Lyon et Montpellier. Âgé de 30 ans et résidant à Gajan, il réalise aujourd’hui des fresques murales, participe à des expositions et résidences artistiques, et pratique le tatouage.
La dernière œuvre (cinéma, musique, littérature, etc.) qui t’a bluffé ?
La Horde du Contrevent, d’Alain Damasio.
Le projet dont t’es le plus fier ?
Mon œuvre lauréate pour le concours des Vibrations Urbaines de Pessac en 2022.
Crédits Photos
Nantes : © Romain Charrier
Roubaix : © Morgan Eloy
Paris : © Medhi BSMK
Lyon : © Jim Lasouille